Mouna Ikhlassy,artiste syrienne, expose du 9 au 13 janvier
Du 9 au 13 Janvier 2017, la députée socialiste française Christine REVAULT d’ALLONNES BONNEFOY a accepté de parrainer l’ Exposition de l’artiste syrienne Mouna Ikhlassy – « Chroniques d’Alep » série de gravures sur la ville d’Alep, ses quartiers, ses émotions, le chaos de la destruction et le changement radical de la ville. Inauguration le 10 janvier à 18h30
Inauguration de l’exposition le 10 janvier 2017 à 18h30.
L’exposition se tiendra au 3ème étage, bâtiment Altiero Spinelli.
« A travers les explications de son travail, Mouna sait transmettre une émotion intense liée à l’évocation des disparus, avec l’espoir que cette ville plusieurs fois millénaire pourra se reconstruire grâce à son « ADN » revenu à fleur de terre à travers les éboulis et ce qu’il reste des explosions. »
« Mon travail se base sur la carte de ma ville, Alep, que j’ai quittée à cause de la guerre. J’utilise notamment la calligraphie en tant qu’outil libéré de l’autorité pour servir mes formes propres et pour entamer une forme nouvelle de dialogue. Lorsqu’une destruction soudaine et un chaos s’abattent sur les hommes et les lieux, les cartes se brisent et perdent leur troisième dimension. Les strates se réduisent à une seule couche dans laquelle s’accumulent le temps, les lieux et les hommes, une couche très dense, comme un trou noir. Ainsi, la face de la ville change, ses traits se modifient. Serai-je l’étrangère lorsque j’y retournerai ? »
« Les mots utilisés dans l’écriture des cartes sont des noms de personnes que je ne connais pas pour la plupart, disparues dans des circonstances semblables ou différentes. En inscrivant leurs noms sur mes cartes, je les resitue dans les lieux où ils ont vécu et je combats ainsi l’oubli qui plane sur eux. »
« Dans ce travail intitulé « L’ADN d’Alep », je fais un rêve : si on ramasse, collecte, inventorie, classe, thésaurise, additionne tous les morceaux des quartiers de la ville, on pourrait reconstruire la ville quartier par quartier à partir de tous ses morceaux d’ADN, à l’instar des scientifiques qui tentent de recréer un mammouth. »
« Depuis des temps immémoriaux, afin d’éloigner les maléfices, les chamans écrivent des talismans utilisant des mots obscurs, mystérieux, incompréhensibles ou même illisibles, enveloppés dans de petits sacs en cuir cousus. Mes cartes sont comme un clin d’œil à ce passé ancien. Seraient-elles une réminiscence inconsciente, une évocation, un retour de cet instinct primitif lorsque l’on perd tout autre moyen pour protéger ceux que l’on aime ? »
Mouna Ikhlassy